La Voix du Nord a publié dans son édition du jour un portrait des Tilleuls dans lequel je suis interviewé :
Créée il y a deux ans à Lomme, Les-tilleuls.Coop, société de développement de logiciels, affiche un modèle économique participatif. La société est détenue à 95% par ses salariés. Un mode de fonctionnement « démocratique et plus sécuritaire pour les employés », selon son gérant, Kévin Dunglas.
Dans un paysage économique fragilisé par la crise, Les-Tilleuls.Coop détonne. «Bénéficiaires depuis le début, nous sommes actuellement en période de recrutement », détaille le gérant de l’entreprise et directeur technique, Kévin Dunglas. Spécialisée dans la conception de logiciels et d’applications numériques, la société lommoise vient de s’installer dans le parc d’activité d’Euratechnologies. Un emplacement stratégique, considéré comme le pôle d’excellence économique dédié aux Technologies de l’information et de la communication (Tic).
Née il y a deux ans, sous l’impulsion de trois experts du web, Les-tilleuls.coop compte désormais huit salariés : six développeurs, un directeur artistique et une chargée de communication. Une équipe jeune, à la moyenne d’âge avoisinant les 25 ans. Ensemble, ils développent des sites web, réalisent des plateformes e-commerce, mais également des applications web ou mobile. « Un domaine en constante expansion », souffle Kévin Dunglas. qui recherche deux nouveaux développeurs, preuve de la bonne santé financière de la société.
Salarié et collaborateur
Et pour cause, celle-ci compte déjà quelques grands projets à son actif : les infrastructures web réalisées pour le réseau d’autopartage Citiz, ou la création d’un système d’information pour la boîte Alice Garden, spécialisée dans l’équipement d’extérieur. « Pour ce faire, nous utilisons des logiciels libres, c’est-à-dire dont l’utilisation et la modification sont possibles par tous », explique le directeur. Un choix qui s’inscrit dans une démarche « de partage des connaissances ». « Chacun peut faire évoluer le logiciel ou le personnaliser », détaille Kévin Dunglas.
Mais la particularité première de l’entreprise tient en son mode de fonctionnement. Société coopérative et participative, elle est détenue à 95 % par les salariés. L’Union régionale des Scop et Nord actif possèdent le reste. Devenir associé de l’entreprise constitue un passage obligé pour les employés. « Contrairement à d’autres Scop, un salarié ne peut pas espérer entrer chez les Tilleuls s’il ne veut pas devenir collaborateur. » L’objectif consiste à favoriser la démocratie d’entreprise. « Chaque salarié a son mot à dire sur le fonctionnement de la société, il n’y a pas d’actionnaires extérieurs. » Mieux, les bénéfices sont répartis entre les salariés, redonnant dès lors « un sens au travail et une motivation. » Pour le gérant, c’est indéniable, ces sociétés participatives sont une réponse à la crise : « Les décisionnaires connaissent l’entreprise sur le bout des doigts. Et puis il y a aussi une certaine sécurité : l’entreprise ne peut pas être revendue sans l’accord de l’ensemble des employés. »
Forte d’une situation plutôt favorable, la société n’en finit pas de se développer. Elle tend aujourd’hui à se diversifier en dispensant des formations à destination des spécialistes du web. « Nous avons des compétences très pointue en matière de développement, confie Kévin Dunglas. Généralement les entreprises sont assez frileuses à utiliser les technologies nouvelles et les développeurs ne sont pas formés pour les utiliser. C’est là que nous intervenons. »
Par CAMILLE LEGRAND (La Voix du Nord du 17/02/2014)